VATRICAN
Ethymologie
Il y a plusieurs possibilités conçernant l'origine du nom :
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Du flamand Water (=eau)
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soit Waterkant : au bord de l'eau :
- Waterkant est le nom d'une commune des Pays-Bas, dans le Nord-Brabant, et de 3 communes de Belgique, 2 dans le Limbourg et une dans le Brabant Flamand
- Décès de Nicolas VATERCANT, le 22 janvier 1629 à Valenciennes - St Jacques (Nord)
- Baptême de Jean VATERCANT, fils de Robert, le 16 décembre 1639 à Condé-sur-l'Escaut (Nord)
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soit composé avec kamp (=champ) :
- Mariage de Charles [WATRE]CAMP, avec Madeleine [DEL]CROIX, le 12 novembre 1650 à Villereau (Nord)
- WATRECAMP, Villereau (Nord), 17e siècle
- WATERKAMP, WATERCAMP, Amsterdam, Pays-Bas, 17e siècle
- WATERKAMP, Holten, Pays-Bas, 17e siècle
- WATERKAMP, WATERCAMP, Winschoten, Groninge, Pays-Bas, 17e siècle
- WATERKAMP, Heerde, Gueldre, Pays-Bas, 17e siècle
- WATERKAMP, Beek, Duisburg, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne , 17e siècle
- WATERKAMP, Emsdetten, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne , 17e siècle
- WATERKAMP, Altenberge, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne , 17e siècle
- WATERKAMP, Budberg, Rheinberg, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne , 17e siècle
- WATERKAMP, Altenoythe, Friesoythe, Basse-Saxe, Allemagne , 17e siècle
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Du nom de famille WATRIN
WATRIN est un diminutif de Watier, qui est la forme Lorraine de Gauthier,
nom très fréquent dans toute la France et qui est d'origine germanique (wald = qui gouverne + hari = armée).
Les autres formes de Gauthier sont : Waultre (Nord Pas de Calais), Vauthier (Vosges), Vauthiers (Champagne),
Vautier (Normandie), Wauters (flamand), Wouters (flamand), Walter (Angleterre, Allemagne), Welter (Basse Allemagne, Pays bas)
- soit composé avec le picard camp (=champ)
- soit diminutif de Watrin (lui même diminutif de de Watier)
On rencontre également WAUTREQUIN, qui est un diminutif de Watier ;
(1254 Walterkinus de Salice, Val-Dieu ; 1277 Watrekins chevalire, Val-Benoit ;
1280 Watrekinus, Liège ; 1286 Watrekins, Lessines ; 1295 Iernouls Watrekins, Mons ;
Wotrekin le filh Maistre Gilon delle Monnoie, Salzinnes-Namur ;
1316 Watrekins, échevin de Sonlez ;
1334 Emmelot Wautrekine, Mons)
La forme picarde en est WATREQUIN et la forme flamande WATERKEYN
On trouve des WATRICQ à Beaumontdans le Hainaut au 17e siècle
On rencontre également : WATTECAMP, WATTECAMPS, WATTECANT, WATTICANT, WATICANT :
sans doute gâte-champ
Le nom WATRIGANT peut être rapproché des termes suivants :
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Watregan : Sorte de canal des Flandres (Dictionnaire, Furetière 1690)
Petit canal des Flandres ou des Pays-bas permettant, depuis le littoral, l'entrée des bateaux dans les terres.
(Dictionnaire de la marine à voile, Bonnefous et Paris, 1856)
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Watergang : Néerl. water (=eau) et gang (=voie).
En Belgique, fossé ou canal qui borde un chemin ou un polder. (Le Petit Larousse illustré, 1999)
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Wateringue, Watringue(mot masculin ou féminin, selon Robert) est issu du flamand wateringen, de water, "eau".
Ce mot usité en Belgique et dans le nord de la France désigne un ensemble de travaux de dessèchement et de drainage effectués
sur des lagunes, des marais, des terres situées sous le niveau des plus hautes mers, ainsi que le réseau de canaux de drainage
mis en place dans le cadre de ces travaux. L'acception la plus usuelle en fait un quasi-synonyme de moere (ou moère),
c'est-à-dire de marais asséché mis en culture. Par métonymie c'est une association de propriétaires qui se sont regroupés
pour assurer à frais commun les travaux d'assèchement des terres humides et l'entretien des canaux de drainage.
Le drainage [dans la Plaine maritime belge] est organisé par les wateringues
(La Grande encyclopédie., Paris, Larousse, t. 8, 1972, p. 1594, col. 3).
On trouve : 1302 Van Clayse vanden WATERGANGHE, Bruges ; 1328 Willems Martins de la WATERGANGHE, Sinten (Flandre française)
On trouve, dans le territoire de l'actuel Grand Duché,
Henri de WALTRINGEN (1422 Wilz), Johan WINTRINGER (1528 ville de Luxembourg), WYNTRINGEN (1541 ville de Luxembourg),
VENTINGEN (1541 ville de Luxembourg), WYNTRINGER (1541 ville de Luxembourg), WELTERGEN (1531 Bissen), de WATRANGE (1598 Wiltz),
WINTRINGER (1766 dans une dizaine de communes), WATRING (1766 Eischen)
Monaco
Tous les VATRICAN que l'on trouve actuellement (essentiellement à Monaco et quelques uns en France) descendent de Nicolas VATRICAN,
né le 15 novembre 1717 à
Witry, dans ce qui était à l'époque la zone francophone du Grand Duché de Luxembourg
et qui est maintenant la province belge du Luxembourg (Witry fait actuellement partie de la commune de
Léglise).
La première mention que l'on a de Nicolas à Monaco est son mariage, le 22 juillet 1748, avec Maria Maddalena MISTRAL.
Il est alors connu comme ayant été soldat d'artillerie du prince. Son nom est écrit VATRIQUANT.
Mais, rapidement, on observe l'orthographe VATRICAN ou VATRICANT (cette dernière subsistant jusqu'en 1850).
Il se remaria le 5 octobre 1767 avec Jeanne Marie CANIS. Sur le recensement de Monaco du 7 octobre 1799,
il est mentionné, à l'age de 82 ans, comme tailleur de pierre.
Les carrières qu'il exploitait se situaient sans doute à La Turbie.
Des 9 enfants de son premier mariage et des 5 enfants de son deuxième mariages ne restaient à cette date que 2 fils,
qui étaient surnommés Vitri :
- Joseph, du premier mariage, qui était charpentier
- Joseph Marc, du second mariage, qui était tailleur de pierre (le prénom usuel étant le deuxième, selon l'usage ancien)
Ce métier de tailleur de pierre se perpétua jusque au début du XXème siècle, sur 5 générations, à compter de Nicolas.
La cathédrale de Monaco, construite à la fin du XIXème siècle, le fut avec des pierres des carrières des VATRICAN.
Luxembourg
L'origine de Nicolas VATRICAN, dans le Grand Duché de Luxembourg est difficile à établir, par manque de source.
On peut cependant remonter à un
Michel VATRICAN, marié avant 1670.
dont il descend par une filiation qui est cependant peu sûre.
On trouve des orthographes extrêmement diverses du nom :
VATRECAMP, VATRECAMPE, WATRICAMP, VATREQUAN, WATRICAN, VATRICAN, VATRICANT, VATRIQUANT, WATRICANT.
Toutes ses variantes ont convergés au XIXème siècle vers WATRIQUANT, mais une forme VATRIQUANT est apparue par la suite.
Tous les porteurs du nom que l'on trouve dans cette région sont localisés aux alentours de Witry : Louftémont, Habay, Arlon, ...
Paris
Dans les années 1870 - 1890, quatre ou cinq WATRIQUANT se fixèrent à Paris, où ils exercèrent le métier de cocher, qui était,
en ce temps, la profession traditionnelle des belges qui venaient s'établir dans la capitale française.
Personnalités
Bibliographie
- Dictionnaire des noms de famille en Belgique Romane (2 volumes)
Jules Herbillon, Jean Germain
Editions Crédit Communal (Dexia) - Belgique, 1996
- Huizinga's complete lijst van namen
Editions Tirion - Pays Bas
- Divers articles sur les noms de famille dans le Grand Duché (A XIII, 9, 10 et 11)
Edouard Oster
aux Archives Nationales du Grand Duché de Luxembourg
Généalogistes s'intéressant aux VATRICAN